Taux bas : Quelles conséquences à long terme pour les épargnants ?

Les taux bas apportent souvent de bonnes nouvelles pour les primo-accédants qui cherchent à investir dans la pierre.  Toutefois, cette situation remet en cause la gestion des Etats qui tardent à réduire leurs dépenses publiques au détriment des épargnants. Pourquoi les taux baissent régulièrement ? Quels sont les impacts pour les épargnants ?

Profiter des taux bas pour acheter de l’immobilier

La baisse des taux marque encore un tournant historique en affichant à la surprise générale, une nouvelle baisse en ce début d’année 2019. Selon l’Observatoire crédit logement, sur toutes durées confondues les taux moyens sont passés de 1,44% à 1,29% sur le semestre. Mieux encore, certains experts tablent désormais sur un taux identique jusque 2020 alors qu’ils s’attendaient à une légère hausse.

Pour les candidats à l’achat d’un bien immobilier, jamais il n’eut été aussi profitable d’acheter un bien dans ces conditions. En conséquence, les primo-accédants qui n’entraient pas dans les critères d’attribution au crédit se retrouvent désormais éligibles. Ce contexte favorise particulièrement le dynamisme du marché de l’immobilier et incite les acheteurs à investir dans leur logement en lançant des projets de rénovation. Par ailleurs, la baisse des taux libère de la marge de manœuvre dans le budget des ménages qui peuvent organiser leurs finances, notamment avec le regroupement de crédit. Les entreprises ne sont pas en reste, car elles peuvent investir plus largement pour améliorer leurs performances économiques ce qui peut contribuer à améliorer l’emploi dans le pays.
Toutefois, cette baisse peut avoir des effets plus pervers ce qui laisse quelques interrogations sur le long terme.

Le danger des taux bas à plus longue échéance

Derrière ces mécanismes économiques, les Etats organisent la baisse des taux pour leurs administrés mais aussi pour alléger le poids de l’emprunt public. Bien que les taux bas abaissent la charge d’intérêt des Etats Européens, ils ne facilitent pas le système bancaire. En effet, face à des règles restrictives avec les accords de Baâle, et des taux bas qui conduisent leur rentabilité à un niveau planché, il semble difficile d’afficher des bénéfices durablement dans ce secteur.
Dans un marché financier où la compétition internationale se renforce, ce modèle assure-t-il la solidité des banques du continent ? Pas si sûr.

Bien que les taux bas stimulent le dynamisme économique, à plus longue échéance, ce type de situation peut limiter d’autres moteurs comme l’épargne. Les Etats remettront-il en cause cette stratégie ? Dans les années, qui suivent les Etats se retrouveront obligés d’adopter d’autres pistes car pour le moment ce sont les épargnants qui financent leur dépenses.

Quelles conséquences si les taux remontent ?

Si les taux remontent de quelques centièmes, les conséquences seront multiples. Une inversion des taux plombe directement les comptes publics, ce qui rigidifie la circulation de la monnaie). Pour l’heure, rien n’est encore signé, mais des taux aussi faibles ne pourront encore tenir bien longtemps au risque de créer une bulle spéculative. Les Etats-Unis l’ont bien connu en 2008. Aujourd’hui, des taux faibles profitent à ceux qui possèdent la capacité de s’endetter à condition de respecter les critères comme un endettement en deçà des 33% du revenu du ménage pendant une durée maîtrisée. Ils permettent de créer un patrimoine à moindre frais ou même d’acquérir des participations dans une SCPI ou dans une entreprise. Rien ne dit que ce modèle ne perdure, c’est pourquoi les particuliers ont tout intérêt à s’interroger sur la situation de leurs emprunts pour renégocier leurs crédits, ou pour préparer de nouveaux projets.

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