Alors que la banque de France annonce un regain des encours du crédit à la consommation, il est légitime de se poser la question de savoir si cette situation est un signe encourageant ou alarmiste de l’économie française. En effet deux interprétations peuvent ressortir de ce constat : soit la situation des ménages est confiante en l’avenir soit elle se résigne sur l’option du crédit pour consommer.
La montée de la production du crédit à la consommation se confirme
Les chiffres sont encourageants pour les professionnels du crédit puisque ils constatent une hausse de 5,5% en un an pour 2018 avec un encours qui s’élève à 121 milliards d’euros. Ces performances sont les meilleures enregistrées depuis 2016 et sont à l’origine de la réduction des taux d’intérêt qui sont passé de 6% à 3,6%. De plus, des produits dérivés du crédit à la consommation comme la LOA sont privilégiés pour l’achat d’un véhicule par exemple. En effet les acheteurs ne veulent plus se préoccuper de la revente de leur voiture et se tournent massivement vers ces nouvelles formules. Le prêt personnel des ménages connait lui aussi un fort dynamisme car il permet d’emprunter une somme d’argent sans justifier sa destination. Il peut concorder à des projets de travaux sans faire appel à des professionnels comme le financement des outils ou des matériaux. Il convient cependant de s’interroger quant aux perspectives de ce regain. S’agit-il d’une confiance accrue ou d’un manque de liquidités pour financer sa consommation ?
Comment interpréter ce regain du crédit personnel ?
La faiblesse des taux d’intérêt accroit la demande de crédit mais ne favorise pas l’épargne. En effet, la rémunération de l’épargne a considérablement baissé sur le livret A pour passer à 0,75%. Avec un regain de l’inflation, l’intérêt de déposer son épargne sur ce type de comptes n’apparait plus comme une solution évidente. Par ailleurs cela se confirme ces derniers mois puisque le « livret A » a subi une légère décollecte. Jusqu’alors réservé en dernière option, le crédit personnel sera privilégié tant que les taux d’intérêt demeureront faibles. Dans cette situation les ménages Français ne chercheront plus à épargner coûte que coûte comme ils l’ont toujours fait historiquement, mais préfèreront utiliser le crédit personnel pour financer de plus petits projets. Au-delà d’une simple analyse sur une résignation ou un regain de confiance la faiblesse des taux participe à une réattribution du financement des ménages et de leur épargne.